Le poète et homme de théâtre, Jean Pierre Makosso, obtient un article de presse dans le journal La Source, à Vancouver (Canada)
Par Guy Boulianne | Le 25/03/2012 | Commentaires (0)
Le poète et homme de théâtre, Jean Pierre Makosso, a obtenu un article de presse dans le journal La Source (Volume 12, Édition 26 - du 20 mars au 3 avril 2012). Celui-ci a publié aux Editions Dédicaces son tout nouveau recueil de poésie intitulé « Oeuvres humaines ». Ce qui fait l'originalité de ce recueil de poèmes de Jean-Pierre Makosso, ce n'est peut-être pas son caractère humaniste ou la prise de parti des orphelins, des pauvres, des sans-abri, bref des marginaux. L'auteur montre clairement qu'il ne suffit plus d'avoir quelque chose à dire pour écrire, mais de conquérir le « comment dire ». Cette recherche esthétique chez Makosso amène à la subversion des codes génériques par la production d'une exquise poésie qui flirte avec le style romanesque.
La poésie narrative de Makosso, polyphonique, humoristique, rimée et rythmée au son du tam-tam intérieur de l'auteur, oscillant constamment entre le français, langue coloniale, le lingala sa langue nationale, ainsi que le vili sa langue maternelle, invite le lecteur à un voyage dans un pan de l'histoire de l'Afrique depuis l'esclavage jusqu'à l'époque contemporaine en passant par la colonisation et les indépendances 'cha cha'. (Luc Fotsing Fondjo, Université de Colombie-Britannique)
Par Nalla Faye : Jean-Pierre Makosso est un passeur. Fin équilibriste, il parvient à travers son dernier livre à faire vivre l’Afrique hors de ses frontières. Son troisième recueil, Œuvres humaines, est le témoignage d’un ancêtre, d’un conteur, ou de la sagesse qui dépeint l’œuvre humaine de son commencement à nos jours, sur la place publique. Que voit-il ? Notamment, des orphelins africains, ces « invisibles » dont les parents sont décimés par la guerre ou la maladie. « Personne ne les regarde, personne ne les voit, car ils n’ont pas de parents », explique Jean-Pierre Makosso. Lui a su les voir et s’éprendre d’amour pour eux en créant dans les années 90 un théâtre avec pour mission de recueillir ces orphelins.
Jusque dans son livre, il s’en fait le porte-voix : « Et les Orphelins, petits pleureurs, soufflent doucement aux oreilles des dormeurs. De leur voix frétillantes au timbre d’or, ils se sentent abandonnés à leur triste sort ». Ces orphelins, il les emmènera jusqu’en Chine dix ans plus tard, à l’occasion d’une représentation. « C’était le plus beau jour de leur vie, jamais ils n’auraient imaginé même quitter leur pays », explique-t-il. Quant à l’état de l’Afrique, il essaye d’ignorer ce qui s’y passe en ce moment. « Tant que la jeunesse ne se met pas en tête de la nouvelle génération, cela ne marchera pas », selon lui.
Le problème : les présidents africains qui font des concours de longévité au pouvoir et qui « ne maîtrisent pas le modernisme et la technologie », contrairement aux nouvelles générations. Et il regrette le manque de support politique de la culture où les choses se font quand même, avec ou sans aide. L’Afrique est selon lui le continent de l’espoir, dont les richesses souvent ignorées de tous, formeront la pierre angulaire du « réveil de l’Afrique ». Ses auteurs préférés sont l’écrivain malien Amadou Hampâté Bâ, le poète, écrivain président de la République du Sénégal, Léoplod Sedar Senghor, ou encore Alain Mabanckou.
D’un océan à un autre
Né en 1965 à Pointe-Noire au Congo Brazzaville, Jean-Pierre Makosso a débuté au théâtre. En représentation « à cheval entre la France, la Suisse et le Congo », sous le masque du conteur africain, mais pas seulement. En tournée avec la compagnie Punta Negra (Congo), le Théâtre du corps (France), le Théâtre Amiel (Suisse). L’écriture de pièces de théâtre le conduira à écrire son premier livre en 2010, La Voix du conteur. « Le conteur est celui qui raconte ce [qui] se passe en Afrique et autour de lui. Il livre une esquisse de la société [des hommes] de nos jours », explique-t-il. Un an plus tard, il publiera Le Cri du triangle. Ce dernier dépeint les tiraillements d’un immigrant entre sa patrie, son pays, et le continent dans lequel il se trouve.
Aujourd’hui, à Gibsons (Colombie-Britannique), il écrit et monte des spectacles pour Jeunesse Canada Monde, dirige sa propre compagnie avec laquelle il fait des animations en milieu scolaire. Depuis Gibsons, où la nature flamboyante lui rappelle son pays, il admire l’océan et songe. « Ayant grandi au bord de la mer, je n’aime pas marcher des kilomètres avant de la trouver », souligne-t-il. Œuvres humaines paraîtra également en anglais sous le titre Human works.
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