Tous les livres qui sont publiés par les Editions Dédicaces sont remis en donation à la prestigieuse Bibliotheca Alexandrina, en Égypte
Par Guy Boulianne | Le 08/07/2018 | Commentaires (0)
Tous les livres qui sont publiés par les Editions Dédicaces sont (ou seront) remis en donation à la prestigieuse Bibliotheca Alexandrina, en Égypte (voir le catalogue). La BA, ce large et bel édifice, a été ressuscitée en octobre 2002, se revendiquant comme la digne héritière de son illustre ancêtre. Mais elle est également un vaste complexe culturel constitué de plusieurs composantes, variant entre : bibliothèques, musées, expositions, centres de recherche, etc. Aujourd'hui, dix ans après son inauguration et grâce à la myriade d'activités qu'elle présente, elle a réussi à devenir, au cœur de ce paysage tumultueux, un lieu de débat ouvert, de discussion, de dialogue et d'entente.
De par sa confiance dans le citoyen, à qui incombe la responsabilité de la construction de l'avenir de ce pays, elle s'est livrée, depuis son inauguration, à une bataille pour conquérir les cœurs et les esprits des Egyptiens ; et ce en promouvant les valeurs humanistes face à l'obscurantisme, à l'extrémisme religieux et à l'intégrisme politique. Ces efforts se poursuivront, dans les années à venir, afin que la Bibliotheca Alexandrina puisse se vanter d'être une tribune pour la liberté d'expression et d'opinion. Même si cela ne plaît pas à tout le monde, elle s'acquittera de cette mission qu'elle s'est fixée, épaulée par ses amis, notamment la France et les Français.
À propos de la Bibliotheca Alexandrina
La Bibliotheca Alexandrina est une bibliothèque et un centre culturel situé sur les rives de la Méditerranée dans la ville d'Alexandrie, en Égypte. Les travaux débutèrent en 1995 et coûtèrent 220 millions de dollars. Elle fut inaugurée le 16 octobre 2002. Elle dispose alors de la plus grande salle de lecture au monde, occupant sept des onze étages du bâtiment principal, offrant 2 000 places assises, 180 salles d’étude et devant héberger à terme huit millions d’ouvrages. L'Institut du monde arabe a établi une collaboration avec la Bibliotheca Alexandrina.
Dans le cadre d'un projet conduit conjointement par l'Unesco et l'Égypte, la bibliothèque du monde méditerranéen, la Bibliotheca Alexandrina, a été construite approximativement à l'emplacement de l'édifice antique de la bibliothèque d'Alexandrie. Elle devrait pouvoir accueillir environ huit millions d'ouvrages, ce qui en fait une bibliothèque de taille respectable à l'échelle mondiale, assez loin cependant derrière la bibliothèque du Congrès, aux États-Unis, qui abrite près de 34,5 millions d'ouvrages, ou la bibliothèque François-Mitterrand, à Paris, qui en contient quelque vingt millions.
La Bibliothèque nationale de France a effectué en juillet 2010 un don de 500 000 ouvrages francophones à la Bibliotheca Alexandrina, comme socle du partenariat entre les deux institutions.
La Bibliotheca Alexandrina est un établissement trilingue : arabe, français, anglais, et doit devenir selon son directeur Ismail Serageldin un haut lieu de la francophonie dans la région. La bibliothèque a été proposée en 2003 pour une inscription au patrimoine mondial et figure sur la « liste indicative » de l’UNESCO dans la catégorie patrimoine culturel.
À côté de la salle de lecture se trouvent trois musées, cinq instituts de recherche ainsi que des salles d'exposition. Dans la bibliothèque, les salles de lecture s'étagent sur sept niveaux dont quatre se trouvent sous le niveau de la mer. De hautes colonnes ornées de fleurs de lotus décorent l'intérieur des salles de lecture qui peuvent accueillir jusqu'à 2 000 personnes.
Un musée est réservé à des milliers de manuscrits anciens, dont deux copies de la Bible offertes par le Vatican à la bibliothèque, ainsi qu'une copie de la Description de l'Égypte. Il possède une copie identique de la pierre de Rosette et un livre du mémorandum de l'inauguration du canal de Suez comprenant des tableaux de la cérémonie du voyage des reines et des princes, dessinés par l'artiste du Khédive Ismaïl Pacha.
L'origine de la bibliothèque d'Alexandrie
La bibliothèque d'Alexandrie, fondée à Alexandrie, en Égypte, en 288 avant notre ère et définitivement détruite au plus tard entre 48 av. J.-C. et 642, était la plus célèbre bibliothèque de l'Antiquité et réunissait les ouvrages les plus importants de l'époque. Ayant reçu l'Égypte en partage à la mort d'Alexandre, Ptolémée, un de ses généraux, devenu roi sous le nom de Ptolémée Ier Sôter, s'attacha à faire d'Alexandrie la capitale culturelle du Monde hellénistique, à même de supplanter Athènes.En 288 avant notre ère, à l'instigation de Démétrios de Phalère, tyran d'Athènes de 317 à 307 av. J.-C., exilé à Alexandrie et disciple d'Aristote, il fit construire un musée (Museîon, le « Palais des Muses ») abritant une université, une académie et la bibliothèque (estimée à 400 000 volumes à ses débuts, et jusqu'à 700 000 au temps de César). Située dans le quartier du Bruchium près des palais royaux (basileia) — Épiphane de Salamine la place au Broucheion —, celle-ci a pour objectif premier de rassembler dans un même lieu l'ensemble du savoir universel.
La constitution du fonds s'opéra essentiellement par achat, mais également par saisie ou ruse : Ptolémée aurait ainsi demandé à tous les navires qui faisaient escale à Alexandrie de permettre que les Livres contenus à bord soient recopiés et traduits ; la copie était remise au navire, et l'original conservé par la bibliothèque. Le fonds s'enrichit également par la copie d'exemplaires acquis ou prêtés.
La bibliothèque ne commença à fonctionner que sous Ptolémée II Philadelphe qui, selon Épiphane, aurait demandé « aux rois et aux grands de ce monde » qu'ils envoient les œuvres de toutes les catégories d'auteurs et aurait fixé un objectif de 500 000 volumes.
Le musée devint un centre académique de hautes recherches où les savants étaient défrayés par le prince (il avait de plus fait édifier dans le complexe du Museîon appartements et réfectoire à leur intention) et où ils trouvaient les instruments, collections, jardins zoologiques et botaniques nécessaires à leurs travaux. La bibliothèque ne ressemblait pas à celles d'aujourd'hui avec une salle et un mobilier spécifique. Selon Strabon, les livres étaient dans des niches dans l'épaisseur des murs des peripatos (« péripate », Portiques à colonnes servant de promenoir couvert), les lecteurs les lisant probablement dans ce « péripate » ou dans les allées ombragées des jardins. Il faut dire qu'avant Ambroise de Milan, on lisait à voix haute, et donc souvent dans les jardins.
La traduction en grec de tous ces ouvrages fut un travail colossal qui mobilisa la plupart des intellectuels et savants de chaque pays ; il fallait que ces hommes maîtrisassent à la perfection leur propre langue ainsi que le grec. La bibliothèque fut dirigée par des érudits comme Zénodote d’Éphèse, puis Aristophane de Byzance, Aristarque de Samothrace et Apollonios de Rhodes. Dès Zénodote, une attention toute particulière est accordée à l'édition des grands classiques de la littérature grecque, notamment des poèmes homériques : afin de proposer une édition du texte la plus fidèle possible, les vers à l'authenticité contestée sont marqués d'un obèle, trait horizontal placé à gauche du vers. C'est également au sein de la Bibliothèque qu'à l'instigation du souverain lagide Ptolémée II Philadelphe, sans doute vers -281, fut traduit en grec le Pentateuque hébreu, donnant naissance à la Septante ; selon la légende, six représentants de chaque tribu juive s'enfermèrent sur l'île de Pharos pour accomplir cette traduction et auraient exécuté la traduction en soixante-douze jours.
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